Crédit immobilier : la crise a persisté cet été

L'Observatoire Crédit Logement CSA vient de publier les chiffres du crédit immobilier pour juillet 2023, et le tableau ne présente guère de réjouissances pour le marché immobilier français. La crise du crédit immobilier, amorcée il y a quelque temps, semble donc se prolonger.

Selon les données de l'Observatoire Crédit Logement CSA, le taux moyen d'un prêt immobilier a atteint 3,61% en juillet 2023. Bien entendu, ce taux varie en fonction de la durée du prêt. Sur 15 ans, il s'établit en moyenne à 3,52%, sur 20 ans à 3,73%, et sur 25 ans à 3,89%. Cette augmentation est significative par rapport à juin 2023, où le taux moyen était de 3,45%, et décembre 2022, où il était de 2,35%. L'Observatoire souligne également que depuis le début de l'année, le taux moyen a augmenté de 126 points de base, soit en moyenne 18 points de base par mois. Cette hausse est devenue régulière après un ajustement plus rapide en début d'année, lié à la mensualisation du taux d'usure depuis février.

En liaison avec la montée des taux d'intérêt, la capacité d'emprunt des ménages français a chuté de manière manifeste. L'Observatoire rapporte ainsi une réduction de 27,5% depuis décembre 2021 et de 12,6% depuis janvier 2023. Concrètement, un ménage qui aurait pu emprunter 100 000 euros à la fin de 2021 ne peut désormais emprunter que 72 500 euros en juillet 2023, voire 75 900 euros si l’on tient compte des effets de l'allongement des durées.

Enfin, la durée moyenne des prêts immobiliers accordés en juillet 2023 est de 250 mois, soit environ 20,8 ans. Malgré la hausse des taux d'intérêt et des prix des biens immobiliers qui ne montrent aucun signe de fléchissement, cette durée ne parvient plus à compenser les répercussions sur les capacités d'emprunt des ménages.

Ces chiffres témoignent de la persistance de la crise du crédit immobilier en France. Les taux d'intérêt en augmentation réduisent la possibilité d'emprunt des ménages, tandis que la durée des prêts immobiliers augmente pour tenter de faire face à ces défis. Bien que certains observateurs n'aient pas encore qualifié cette situation de crise, il est indéniable que le marché immobilier français reste sous tension, ce qui soulève des inquiétudes quant à son évolution future.